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Asphyxiée, la FECOFA lance une campagne d’intimidation

Un vent de révolution guette le football RD-congolais. Depuis l’élimination honteuse des Léopards de la CAN 2019, des voix se lèvent pour réclamer le départ de Constant Omari de la tête de la Fédération congolaise de football -FECOFA. Dirigeants, journalistes, cadres de la sélection nationale et même la rue, tous ne jurent que par du sang neuf.

Quelques jours après la démission de Mumbere Salima, président de Dauphin noir, notamment pour «manque de transparence de la FECOFA quant à la gestion de fonds alloués par le gouvernement», les langues se délient pour décrier la gestion opaque de la FECOFA par l’actuel comité conduit depuis plus de 16 ans par Constant Omari. Mulumbu et Bakambu, respectivement capitaine et leader technique des Léopards n’ont pas eu leurs langues dans la poche récemment pour fustiger l’encadrement du football national. Sur la RTNC, Mulumbu a estimé qu’il fallait intégrer Shabani Nonda dans l’encadrement. Une proposition qui ne passe pas à la FECOFA d’autant plus que la légende nourrit depuis belle lurette des ambitions présidentiels. Son appétit trop prononcé avait même conduit la FECOFA à verrouiller les statuts pour empêcher Nonda ne serait-ce que de se porter candidat. De son côté, Bakambu s’en est allé d’une désormais très célèbre citation. «Lorsqu’un joueur est mauvais, on le remplace. Je pense qu’il devrait en être de même à tous les niveaux, que ce soit pour les entraîneurs ou pour les responsables de la Fédération», a lancé Bakagoal dans une récente interview accordée à SoFoot.

L’intimidation et la désinformation en riposte

Sur terrain, les actions de rue se multiplient, des marches de protestation pour la plupart. Mardi 30 juillet, une première marche pourtant autorisée par l’autorité urbaine s’est vue stopper à la hauteur de l’avenue de la Libération -ex 24 novembre. Cette procession, initiée par le RONJEMAC, devait aboutir à la FECOFA pour y déposer un mémo. Dans ce document consulté par Ndembo, les marcheurs motivent leurs exigences par le souci «restituer à la RD-Congo sa réputation de grande nation du football aussi bien sur le plan continental que mondial, redorer son blason qui a été terni». Une autre marche est d’ailleurs prévue ce mercredi.

Ces actions n’auront «aucun impact» croit-on à la FECOFA. «Les marcheurs ont encore deux ans pour leur show. Omari ne partira pas avant le terme de son mandat», rassure à Ndembo un proche de la FECOFA qui a requis l’anonymat. Cependant dans le fait, la peur se ressent, Omari est bien sur une chaise éjectable et ses proches accusent «un conseiller de la Présidence» d’être derrière ces mouvements de rue. «Si ces mouvements continuent c’est DCMP qui risque de payer les pots cassés, sa 3ème place est en péril», prévient notre interlocuteur. De son côté, le TMO de la FECOFA a employé les armes lourdes pour tenter comme il le peut de sauver son patron. «Le feedback de la CAF à la suite d’une certaine turbulence gratuite entretenue dans les milieux du ballon rond RD-congolais ne s’est pas fait attendre», a-t-il informé. «Pour des raisons sécuritaires, les adversaires des clubs RD-congolais dans les compétitions interclubs de la CAF ont saisi la CAF afin d’obtenir la délocalisation de leurs différentes rencontres», précise-t-il. Des affirmations gratuites et décousues. L’on se demande qui a eu écho des turbulences? La CAF ou les clubs adversaires? Pire, la FECOFA s’attaque personnellement à des journalistes qui n’ont commis pour seul péché que celui de faire leur travail. Gede Lùiz Kupa, vice-président de la nouvelle génération de la presse sportive RD-congolaise, rendu célèbre notamment suite à sa série de lettres ouvertes se retrouve dans la ligne de tir de la FECOFA. A en croire, la Fédé, il aurait des prétendues origines angolaises. Argument de bas étage, à se demander, au cas les souches étrangères n’avaient pas le droit d’exercer dans la presse. Il est reproché à Kupa, ses écrits tranchants et vrais -ça la FECOFA ne l’a pas rappelé- à l’encontre du très constant Omari.

De l’avis de plusieurs analystes, cette sortie médiatique ratée du TMO prouve à suffisance la mauvaise passe que traverse la FECOFA. A bout de souffle, elle se lance donc dans une campagne d’intimidation et désinformation. Une marche ne peut en aucun cas faire entrave à l’organisation d’un match de football. Par cette démarche, la FECOFA espère éteindre la flamme des frondeurs qui se recrutent pour la plupart parmi les supporters de grands clubs. «C’est clair, les supporters de V. Club, Mazembe et DCMP ne mettront pas leurs clubs en danger à cause d’une affaire de démission dont ils ne seront pas profiteurs. Leurs clubs se nourrissent du système actuel», explique notre source.

Visiblement, la peur a donc changé de camp et Omari se bat comme un diable dans un bénitier quitte à conserver son gagne-pain.

Dandjes Luyila

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