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FIFA: Gianni Infantino dans le collimateur de la justice suisse

Le procureur extraordinaire suisse, Stefan Keller, a ouvert une enquête pour examiner plusieurs plaintes déposées en l’encontre de Giani Infantino, président de la Fédération Internationale de Football Association -FIFA, ainsi que deux autres personnalités : le premier procureur de Haut-Valais, Rinaldo Arnold -ami d’enfance du premier cite- et le procureur général de la confédération helvétique, Micheal Lauber.

Ces plaintes portent essentiellement sur des rencontres informelles, sans procès-verbaux en appui, tenues entre 2016 et 2017. Ces réunions ont connu la participation du président de la FIFA et du procureur général suisse, chargé des procédures liées aux scandales de corruption à la FIFA depuis 2015. Rinaldo Arnold serait alors l’intermédiaire entre les deux premiers.

Pluie de dénonciations

C’est depuis le 11 mai qu’une plainte pénale contre Gianni Infantino a été déposée par une source anonyme.

Il est reproché au n°1 de la FIFA M, des «infractions d’incitation à l’abus de pouvoir, de violation du secret professionnel et de favoritisme». Cette plainte, qualifiée de “farce” par l’organe faîtier du football mondial, semble prendre une toute autre allure. Une dénonciation pénale par Me Philip Reinz est d’ores et déjà sur la table du parquet de Berne.

Dans le même registre, Me Hans-Jörg Metz, avocat de Zwanziger, ex-président de la Fédération allemande, a également déposé une plainte contre le président de la FIFA ainsi que plusieurs magistrats suisses. Le député du canton du Valais, Gilbert Truffer, leur a emboîté le pas un mois plus tard dans une plainte où il dénonce une «incitation à violer le secret professionnel» de la part de Rinaldo Arnold, premier procureur du Haut-Valais et ami d’enfance du président de la Fifa.

Transmises aux services de l’Assemblée fédérale suisse, ces plaintes ont attiré l’attention de cette dernière qui a immédiatement sollicité l’aide de l’Autorité de surveillance du ministère public de la confédération helvétique (AS-MPC). Celle-ci a nommé le magistrat Stefan Keller procureur extraordinaire en charge de ce dossier, déjà qualifié de «FIFAGATE». Le gros du travail de Keller consiste à déterminer si les soupçons sont suffisants pour justifier l’ouverture d’une procédure pénale contre G. Infantino, M. Lauber et R. Arnold.

Lauber, encore et toujours

Visé, Michael Luaber n’est pas à son premier forfait. Le procureur général de la Confédération helvétique, à la tête des procédures liées aux scandales de corruption à la FIFA depuis 2015, a été accusé «d’avoir contrevenu à plusieurs devoirs de fonction» en rencontrant, de manière informelle et ce, à trois reprises, le président de la FIFA, -partie civile dans les procédures en cours.

Reconnu coupable par l’autorité de surveillance du parquet suisse, Lauber fait ainsi l’objet d’une procédure de révocation à son encontre par la commission judiciaire de l’Assemblée fédérale helvétique.

Les plaintes que doit examiner Stefan Keller, comme l’a indiqué l’AS-MPC, pourront conduire à une demande d’ouverture de procédure pénale auprès des commissions compétentes «s’il existe des indices que le procureur général de la confédération, Micheal Lauber s’est rendu coupable d’agissements punissables».

La FIFA prête à coopérer

Sans commenter, la FIFA a pris acte de la décision de Stefan Keller d’ouvrir une enquête à l’encontre de Gianni Infantino et cie. Dans une annonce partagée le 30 juillet 2020 par Constant Omari, membre du Conseil de l’organe suprême du football mondiale, la FIFA a dit se tenir, elle et son président, à la disposition des autorités suisses. La FIFA a promis de coopérer pleinement avec la justice afin que cette procédure aboutisse dans une totale transparence.

Insistant sur sa volonté de coopérer avec la justice, le président de la FIFA a révélé que depuis son élection à la tête de cette institution, il a toujours cherché à soutenir les enquêtes portant sur des actes répréhensibles commis par le passé au sein de la FIFA. Sur les faits lui reprochés, Infantino a indiqué que plusieurs autres officiels de la FIFA ont, par ailleurs, rencontré des procureurs d’autres juridictions partout dans le monde précisément à cette fin.

Dans cette annonce, la FIFA a aussi rappelé la déclaration de Gianni Infantino datant du jeudi 25 juin 2020 dans laquelle il défendait la légalité d’une rencontre avec le procureur général de la Confédération, laquelle ne violait aucune règle. Juriste, Infantino a soutenu que ces rencontres s’inscrivaient dans la droite ligne de ses obligations fiduciaires en qualité de Président de la FIFA.

Armando Mananasi

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