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A 180 minutes du Qatar, retour sur les artisans d’une qualification historique des Léopards

Ils n’y sont pas encore mais ils n’ont jamais été aussi proches depuis 1974. Le onze national de la RD-Congo s’est offert le droit de disputer les barrages en remportant le groupe J des éliminatoires. Désormais, Qatar est à 180 minutes. Tout se jouera en mars face à un adversaire à déterminer. En attendant d’être fixé sur le nom de la dernière muraille à renverser sur la route vers la fine fleur du football mondial, les Léopards peuvent savourer une qualification obtenue au forceps.

Trois victoires, 2 nuls et une défaite, c’est le bilan d’une campagne qui était loin de bien débuter pour les Léopards, tétanisés par leur non qualification à la CAN 2021. Incapables de s’imposer lors des deux premières journées, les hommes d’Hector Cuper se sont contentés du partage des points. Victorieux lors de la 3ème journée, les Léopards ont tout de suite été stoppés dans leur élan la journée d’après. La mayonnaise a finalement pris lors de deux derniers matchs, remportés haut la main.

Il fallait remonter à 2017 et une double victoire sur l’Angola pour voir les Léopards enchainer deux victoires. Au total, ils ont inscrit un total de 9 buts grâce à 6 buteurs différents, soit un ratio de 1,5 but par match. Derrière, la défense a tenu bon, ne prenant que 3 buts. Forts tant à domicile, 7 points sur 9, qu’à l’extérieur, 4 sur 9, les hommes de Cuper ont affiché une telle solidarité alignant au passage deux cleansheets de suite, une première depuis novembre 2020. A l’époque, c’était une victoire et un nul face à l’Angola. Cette fois, ce sont deux victoires pour 5 buts marqués contre aucun pris. Retour sur les hommes-clés d’une qualification déjà historique.

Cuper, l’architecte

Arrivé à la tête du staff technique au lendemain du revers subi lors des éliminatoires de la CAN 2021, Hector Raul Cuper a tout de suite imposé ses méthodes. Intransigeant sur son 4-4-2, le technicien argentin s’est révélé être un vrai meneur des troupes. Parmi ses choix forts, la titularisation de Dieumerci Mukoko Amale. L’ancien sélectionneur des Pharaons d’Egypte a trouvé au fil des matchs la formule parfaite pour stabiliser son équipe. Après la contre-performance de deux premières journées, il est interpellé pour sa tendance à ne pas sélectionner les joueurs évoluant au pays. Sa liste suivante vient alors confirmer ce qu’on savait déjà: «Cuper est un entraineur de caractère». Ses compositions de match, ses changements, ses lectures de jeu, Cuper aura prouvé toute l’étendue de son talent. Grâce à sa sauce, les Léopards sont redevenus une équipe avec une âme de jeu.

Mbokani, taille patron

Sur les 9 buts marqués par les Léopards, 4 portent la signature de Dieumerci Mbokani. Absent de la sélection depuis 2017, le «Patrao» a pesé de tout son poids à la pointe de l’attaque. Quatre ans après sa dernière sélection, Mbokani est désormais plus que jamais goleador de la sélection. Du haut de ses 22 buts, Mbokani creuse l’écart. Bakambu, son poursuivant encore en activité, est resté muet durant tout la campagne et attendra donc avant d’inscrire son 15ème but en sélection.

Kiassumbwa, le dernier rempart

La RD-Congo tient le successeur de Robert Kidiaba. Joel Kiassumbwa s’est montré intraitable sur sa ligne. Auteur de 3 cleansheets en 6 matchs, le portier de Servette affiche un bilan très flatteur de 6 cleansheets lors de ses 12 dernières sélections. Face à la Tanzanie, c’est lui qui maintient les Léopards en vie. Sur un double arrêt dont lui seul a le secret, il prive les Taïfa stars d’une égalisation qui aurait changé la physionomie du match.

La jeunesse au rendez-vous de l’histoire pour la relève

Autres artisans de cette qualification, Robert Kidiaba.  Le légendaire portier des Léopards reconverti en préparateur des gardiens est l’homme derrière le choix de Kiassumbwa. Il a récemment avoué le risque qu’il prenait en faisant confiance à un gardien en manque de temps de jeu. Finalement, c’était un choix payant. Mbemba toujours disponible, et Chadrac Akolo très généreux dans le jeu ont également contribué à cette qualif’. Bien plus, comme dans toutes les équipes de Cuper, le succès des Léopards est avant tout un travail de groupe. L’Argentin, fin tacticien et réputé pour son jeu défensif, a d’ores et déjà imprimé sa marque sur ces Léopards prêts à feuler en route vers le Qatar.

Cette qualification des Léopards est aussi celle de la jeunesse. Au coup d’envoi, ils étaient 3 à avoir 25 ans ou moins: Samuel Bastien et Samuel Moutoussamy, 25 ans chacun, accompagnaient Mukoko Amale, 23 ans. Inamovible sur le côté droit de la défense tout au long de cette campagne, Mukoko Amale «Soso» a rendu l’ascenseur à son coach en délivrant deux passes décisives. En deuxième période, Jackson Muleka, 22 ans, et Edo Kayembe, 23 ans, sont également montés en jeu. Buteur lors de l’avant-dernière journée, Nathan Idumba, 22 ans, est resté sur le banc. Arsène Zola, 25 ans, et Chadrac Muzungu, 24 ans, étaient également sur le banc. De bon augure pour la relève alors que Mbokani, 35 ans, ou encore Bolasie, 32 ans, n’ont plus de longues années devant.

Dandjes Luyila

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