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Affaire Matutala Zao: La Linafoot victime expiatoire d’un système défectueux

La Fédération congolaise de football association -FECOFA- a tranché plusieurs litiges entre clubs ce mardi 15 juin. Dans la suite des clubs sanctionnés, l’instance faitière a également frappé la Ligue nationale de football -LINAFOOT. L’organisateur du championnat voit son président, Bosco Mwehu, et son secrétaire adjoint, Antoine Luzizila, écoper chacun de 3 mois de suspension.


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La décision de la commission ad hoc mise en place a suscité plusieurs réactions. Bon nombre d’analystes sportifs estiment la Linafoot s’est rendue coupable par «inadvertance». En effet, malgré la reconnaissance de la faute administrative de V. Club, la Linafoot avait fait preuve de clémence en faveur des Kinois, déboutant au passage Don Bosco. En première instance, seul le joueur Zao Matutatala avait été frappé de 12 mois de suspension. Pour ces analystes, la sanction de la FECOFA est donc logique.

La FECOFA prise dans son propre jeu!

Cependant, des questions restent pendantes. Dans sa défense, V. Club affirme avoir sollicité et obtenu l’accord de la Fédération avant d’aligner le joueur incriminé. «Reconnaitre aujourd’hui cette faute administrative équivaut à se dédire», explique un analyste sur Twitter. Pour les avertis, le quitus accordé à V. Club par la FECOFA, seul organe habilité à délivrer et retirer les licences, était une couverture suffisante. La Linafoot était dans l’obligation logique de se plier à cette décision émanant de l’institution dépositaire de son pouvoir.

L’on se demande dès lors pourquoi le président et le secrétaire adjoint de la Linafoot sont aujourd’hui suspendus. Il leur est reproché d’être signataire de la notification. Est-ce désormais un crime de lèse-majesté que d’apposer la signature sur un document contenant des résolutions collégiales? Pouvaient-ils frapper V. Club alors que le club de Kinshasa détenait un document dûment établi par la FECOFA? La Linafoot peut-elle passer outre sa hiérarchie? La FECOFA chercherait-il des boucs-émissaires pour couvrir ses erreurs d’hier? Autant d’interrogations qui taraudent les esprits des amateurs du football. Dans ce feuilleton au dénouement ubuesque, la FECOFA ne sort pas indemne. Elle perd en crédibilité auprès des clubs, ses décisions et observations ne faisant plus force de loi.

Quant à Bosco Mwehu et Antoine Luzizila, ils paient le prix de leur volonté de couvrir les péchés de la hiérarchie. «Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude», dit-on.

Armando Mananasi

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